Théotime, nous verrons et savourerons la haut au Ciel toute la Divinité, mais jamais nul des Bienheureux ni tous ensemble ne la verront ou savourerons totalement (…).
Ainsi, les poissons jouissent de la grandeur incroyable de l’océan, et jamais pourtant aucun poisson, ni même la multitude des poissons, ne vit toutes les plages ni ne trempa ses écailles en toutes les eaux de la mer ; et les oiseaux s’égayent à leur gré dans la vasteté de l’air, mais jamais aucun oiseau, ni même toute la race des oiseaux ensemble, n’a battu des ailes toutes les contrées de l’air et n’est jamais parvenu à la suprême région de celui-ci. Ah, Théotime, nos esprits à leur gré et selon toute l’étendue de leur souhait, nageront en l’océan et voleront en l’air de la Divinité (…)
Traité de l’Amour de Dieu, Livre III, Ch, XV